Après le retrait de la CAN 2019, le Cameroun se dirige vers l’organisation de l’édition 2021
Le retrait de l’accueil et de l’organisation par le Cameroun de la CAN 2019 a été douloureusement ressenti par le pays, et vécu comme une véritable injustice par les organisateurs, l’ensemble des équipes travaillant à la construction des infrastructures, et plus généralement la population qui attendaient avec impatience de pouvoir accueillir un tel évènement sportif sur son territoire. Cette organisation était d’autant plus importante que les Lions Indomptables, l’équipe nationale camerounaise, est détentrice du titre de Champion d’Afrique suite à sa victoire le 5 février 2017 sur l’Égypte avec un score de 2 buts à 1, au stade d’Angondjé à Libreville au Gabon.
La décision du retrait s’est faite dans un mélange étrange de messes basses, durant lesquels le président de la Confédération Africaine de Football, le Malgache Ahmad Ahmad, semblait décider à ne pas valider la décision prise par son prédécesseur le Camerounais Issa Hayatou, de voir la CAN 2019 se dérouler au pays des Lions Indomptables.
Si des facteurs troubles ont dû précipiter la décision, tel que le soutien de l’Égypte et du Maroc dans l’élection en 2017 de M. Ahmad à la présidence de la CAF, la situation sécuritaire du pays a certainement été un autre facteur, parmi tant d’autres, ayant permis d’emporter la décision.
Il ne faut pas oublier que la CAF est encore marquée par les terribles événements qui se sont déroulés durant la CAN 2010. Cette année, la compétition avait lieu en Angola. Le pays sortait depuis à peine une décennie de la guerre civile, et le déroulement de cet évènement sur sa terre avait une évidente portée symbolique pour un pays qui avait été meurtri par des années de conflits. Le 8 janvier 2010, le car de l’équipe de football du Togo fut la cible d’une attaque au pistolet mitrailleur d’une milice locale se battant pour l’indépendance d’une zone appelée le Cabinda. Cette action terroriste entraîne la mort de trois personnes et des blessures graves parmi les joueurs. Malgré les moyens mis en œuvre par le gouvernement camerounais dans la pacification des régions anglophones dans lesquelles sévices des milices séparatistes, et sa récente politique d’ouverture aux sécessionnistes souhaitant déposer les armes, il est certain que des membres de la CAF ont dû prendre peur face à l’apparente similarité des deux situations, sans même prendre en compte les différences fondamentales entre les deux cas.
Néanmoins, les Camerounais ont pris acte qu’il ne s’agissait pas d’une annulation pure et simple, mais d’un report à 2021, et les autorités sont décidées à terminer les constructions dans les délais initialement prévus.